BIO
Les originesOto nait en 1982 de la rencontre de Farid Dahlab, dit Le Faf, et de Pascal Hubert, dit Le Pasc. A cette époque, à Nancy – et encore surement aujourd’hui – tout le monde s’appelle le quelque chose. Il ya par exemple la Corinne, chanteuse des G-String et son mec le Cyril, bassiste et leader du groupe. C’est lui qui en 81 a recruté le Faf et le Pasc aux postes respectifs de batteur et clavier des G-String. |
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L’idée du Pasc et du Faf est de faire un truc en partant de rien et en s’autorisant tout : chacun peut chanter ou se mettre à n’importe quel instrument, même s’il ne sait pas en jouer. Ils laissent délibérément tomber la batterie et se mettent à utiliser la Roland TR 66 Rhythm Arranger, une des premières des boites à rythme. | ||
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En route vers l’aventureLeur premier concert a lieu le 25 mai 82 à la salle des fêtes de Vandoeuvre. Pour l’occasion il leur a fallu se trouver un nom. Ils sont tombés d’accord sur Oto parce que c’est facile à retenir, et que ça évoque des choses comme autonomie, autosatisfaction et autocar. Il ya peut être aussi le petit côté germanique qui rappelle Kraftwerk et la consonance avec Devo, deux références incontournables. |
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Les jours fastes, ils se font une entrecôte sauce poivre avec des frites dans un resto qui reste ouvert toute la nuit. Ils sont les rois du monde. Rendez-vous est pris avec le Gérard, à qui la maquette a été envoyée, et là Bingo! Il a craqué sur le Anyway et il est partant pour produire les Oto. |
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Up and downMais le ciel se couvre. Le Faf, qui a cédé à la pression familiale, reprend médecine et part en octobre, la mort dans l’âme, occuper un poste d’interne à l’hôpital de Neufchâteau (Vosges). Les Oto ne se retrouvent plus que le week-end. Mais cela ne les empêche pas de répéter et de faire des concerts. |
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La chose est proposée au Gérard, qui donne son accord pour distribuer, mais pas pour produire. Qu’à cela ne tienne, chacun va taper sa famille et le montant de la production est finalement réuni. Quelques mois plus tard les Oto sont à Paris, rue de la Madeleine, dans un vrai studio, avec un vrai ingénieur du son. En deux jours, ils enregistrent leurs 3 morceaux, rajoutant au passage des prises de (vraie) batterie pour gonfler le son. L’album sort au milieu de l’été sur DSA (Les Disques du Soleil et de l’Acier), le label du Gérard, qui assure une promo active. L’accueil est bon : les Oto ont droit à quelques lignes dans Libé, passent plusieurs fois dans des émissions de télé régionales et dans les radios libres qui, à cette époque, poussent comme des champignons. |
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Vitesse de croisière
Automne 84. Le Pasc est de retour du service militaire. Le Faf a terminé ses études de médecine et le Jo a abandonné les siennes, s’enfuyant un beau matin par la fenêtre de l’une des salles de rez-de chaussée du CHU de Brabois, où il effectuait un stage de 5eme année.
Ils ont trouvé un nouveau local et renouvelé leur matériel. Ils se sont notamment équipés d’un synthé Roland SH 101 et d’une Bassline TB-3003, qui peuvent être synchronisés avec la TR 808. Ils se produisent dans la plupart des caves et des salles de concert de Nancy, partageant parfois l’affiche avec les Dick Tracy, avec qui ils feront un concert parisien au Grand Rex. C’est la belle vie. Les Oto jouissent de leur nouvelle célébrité. Mais, le temps passant, l’année 85 les trouve plus souvent devant un demi que derrière une guitare. Le réveil arrive en 86 grâce à Vincent Hachet, dit le Vince. Le Vince, grand écumeur des soirées nancéennes, est avant tout réalisateur (il vient de tourner Chicken-Kitchen, court-métrage primé au festival de Clermont) mais il est également musicien. Il a été le batteur de Matrix, groupe new wave |
éphémère et a monté les Geinst Naït, groupe de musique industrielle, avec son compère Thierry Mérigout, dit le Mémé (qui a lui-même signé la pochette du Anyway).
Au printemps 86 donc, le Vince, qui a assisté à la quasi-totalité des concerts des Oto, les presse de se bouger et leur propose de produire leur second album. Quelques mois plus tard, Purge an urge est enregistré dans un studio de la banlieue parisienne avec Bernard Deffond (l’ingénieur du son du premier album), et la participation de la Cécile (Candidate), du Chico et de la Mèche (Dick Tracy).
Reste à trouver un distributeur, car cette fois, le Gérard n’est plus de la partie. Après plusieurs mois de recherche, le Vince et les Oto signent avec Madrigal sur le label Divine.
Mauvaise nouvelle : l’album, qui comporte au départ neuf titres est réduit à six.*
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And the end, the end
La distribution de Purge an urge se passe mal. L’album est quasi introuvable hors des rayons des disquaires de Nancy. Quant à la promotion, elle est inexistante. Le succès qui avait suivi la sortie du Anyway n’est pas au rendez-vous. Les Oto se réveillent avec la gueule de bois.
Après plusieurs mois de sidération et de beuveries nocturnes, ils entreprennent la réalisation d’une troisième maquette. Ils sont maintenant équipés d’un Tascam Portastudio 244, qui leur permet d’enregistrer en 4 pistes au local. Ils enregistrent une nouvelle série de morceaux, Rock alone, Away, Caroline, Sirocco… (cf UnPublished 2) et recommencent les concerts, avec l’aide du Christian (Christian Vincent), qui leur organise une petite tournée en France. Ils sont désormais quatre sur scène, avec l’arrivée de Patrick Bandelier, dit le Pat, à la basse. Mais les énergies se dispersent. Des forces centrifuges sont à l’œuvre. Les Oto tentent des expériences collectives (notamment avec le Chico, dans les performances hard trash des Schwanz) ou individuelles : le Jo joue dans un groupe de cow boys, les King Cactus ; le Pasc, qui a rencontré celle qui va devenir Catherine Hubert (dit la Gaze) monte avec elle les Double Nelson. |
Les répets s’espacent, les rendez-vous manqués s’accumulent.
Au printemps 87, Le Jo et le Faf enregistrent, à deux, un dernier morceau, No More Twist.
C’est la fin de l’aventure.
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